Recensement Daguin jumelé, solo et flamme... Répartitions.

 

Partie 1

Partie 2

Partie 3

Addenda et MAJ

Répartitions


Chacun sait que le lancement de ces machines a été effectué en septembre 1884, avec une première série d’une petite centaine de machines, largement distribuées à la
R.P. de Paris ou s’effectuèrent les premiers tests depuis 1881, et à quelques grandes villes de la métropole.
Puis au milieu de l’année 1885 une nouvelle fabrication sera distribuée d’abord dans les bureaux parisiens, mais également dans les préfectures, sous-préfectures et quelques grandes villes françaises.
On peut voir dans la seule année de 1885 plus de 200 nouvelles machines mises en service (en comptabilisant les nouveaux bureaux équipés), puis encore plus d’une centaine sur 1886.
Ainsi en ces trois premières années, c’est plus de 500 machines qui seront distribuées (voir ci-dessous la liste des bureaux recensées à ce jour dans les trois premières années).
Pour prendre en compte le maximum de machines, le graphisme ci-dessous inclus les bureaux ayant utilisés la machine hors-métropole, ainsi 16 bureaux, soit 16 machines sont ajoutées dans ce comptage jusqu’en 1890.

Les machines commenceront leur carrière avec deux timbres à date utilisés simultanément, mais très vite, pour des raisons pratiques, l’utilisation se fera beaucoup plus souvent avec un seul timbre à date.
Ainsi la trace des machines se perdra après 1900, au point que nos prédécesseurs ont souvent pensés que l’apparition de la flamme publicitaire relancera la machine.
Si en effet la flamme augmentait significativement la visibilité des bureaux équipés, les machines en place continuaient leur bonhomme de chemin, mais le seul timbre à date utilisé les rende difficilement identifiables.
Une grande partie des bureaux ayant utilisés la flamme possédaient déjà la machine…

Seuls les grands bureaux ayant des machines plus performantes laisseront de côté leur Daguin.
Il est probable qu’une partie des machines des grands bureaux seront cédées à des bureaux plus petits.

Voici la progression des nouveaux bureaux équipés vus en France métropolitaine :

Le départ étant 1884, la première décennie s’avère la plus prolifique !
Une remontée importante semble s’opérer après la Première Guerre mondiale, ensuite la flamme permettra un bon maintien des bureaux équipés.
En effet au début des années 20 les 1000 bureaux équipés seront atteints, mais entre deux, un certain nombre auront changé de machine.

C’est à partir de 1923 que la flamme apparaît, la proportion totale des bureaux équipés qui l’auront utilisée devient donc rapidement très élevée.

Sur les plus de 2200 bureaux pris en compte (jusqu’à fin 1960 uniquement en métropole et en Algérie), seul 994 bureaux* n’auront jamais utilisé la flamme de propagande, mais c’est plus probablement environ 1100 bureaux qui seront dans ce cas.
Quelques bureaux d’exposition philatélique utilisèrent un carré du même type, mais rien ne prouve que la machine ait servie dans ces bureaux temporaires…
De plus ces bureaux éphémères ne me semblent pas mériter de figurer dans les villes ayant utilisée la Daguin, car ce n’est que pour la durée d’une exposition.
Pour Paris, 123 bureaux sont recensés ayant utilisés la machine. La plupart ayant utilisés plusieurs machines, de plus certains bureaux sont vus utilisant encore la machine dans les années 30, deux bureaux vus avec la Daguin fin 1940.
Le bureau centralisateur XI créé en 1910 utilisera la Daguin à son ouverture, une machine Krag y est vue dès 1919.
Les bureaux d’une certaine importance, comme les préfectures, utiliseront plusieurs machines, souvent au départ, mais aussi en arrivée.

Extrait du bulletin de la Société d'émulation des Côtes-d'Armor en 1911, qui signale deux machines Daguin en services.

Dans mon recensement, des libellés différents peuvent être constaté sur les timbres à date, sans pour autant compter plusieurs machines.
Ainsi St Pierre les Calais dans le Pas de Calais sera intégré à Calais rue des Fontinettes en 1886, puis Louis Pasteur fin 1901, et en 1913 devient Calais-Gambetta.

Ces changements de dénomination ne permettent pas d’affirmer un changement de machine, donc une seule machine est comptabilisée, sachant qu’il n’est pas impossible que le bureau en ait utilisé plusieurs (un seul bureau de comptabilisé par conséquent).
D’autres villes d’une certaine importance sont dans la même situation.

Malgré ce recensement dépassant les 2200 bureaux, il reste très clairement encore des bureaux à découvrir ayant utilisés la Daguin (près de 300 d’après mes estimations).

 

Les approvisionnements

 

Il est possible de plonger dans les informations récoltées par nos chercheurs, Yvon Nouazé (1), Luc Guillard (2)… (A rapprocher du tableau des nouveaux bureaux équipés de Daguin).
Le dr Goubin écrivait « l’examen du compte général du Matériel nous montre qu’il en fut distribué 687 exemplaires jusqu'au 31 décembre 1889 ».
Une petite partie sera expédiée dans nos départements hors métropoles.
Des machines sont ainsi vues en Tunisie dès 1885, et dans nos bureaux en Chine, Syrie, Egypte, Turquie dès 1886.
En 1900 probablement que toutes les machines ont été placées.
Entre 1900 et 1919, et avant la Première Guerre mondiale, plus de 200 machines sont vues équipant de nouveaux bureaux.
L'article (2) dans la revue AS.CO.FLAM.ES permet d’avoir une idée de l’approvisionnement en machine Daguin, cependant des éléments fournis par Laurent Bonnefoy, permettent de compléter cette étude.
De 1913 à 1915, 250 machines sont achetées, et de 1916 à 1918 c’est 300 nouvelles machines.
En 1919, 500 machines, suivie vers 1921 de 135 machines, ce qui explique l’augmentation des bureaux équipées avant l’arrivée de la flamme en 1923.
D’ailleurs l’approvisionnement en nouvelles machines s’effectue à nouveau vers 1930 avec 650 nouvelles machines.
De 1935 à 1945 près de 1000 machines seront de nouveaux achetés (976 exactement).
Je recense près de 1400 bureaux ayant utilisés la Machine en France métropolitaine avant 1930, il faut ajouter les machines en double utilisation, les machines hors métropole, les machines remplacées, ainsi après plus de 40 ans pour les premières en service, on peut imaginer des renouvellements.

De 1930 à 1940 près de 500 nouveaux bureaux en France métropolitaine seront équipés, avec les bureaux hors métropole, l’achat des 650 machines en 1930 devraient correspondre aux nouveaux bureaux à équiper en incluant les départements hors métropoles.
Il est signalé une prévision de 1000 exemplaires de 1935 à 1945…
La guerre bouleversera tout cela, seuls 270 nouveaux bureaux seront vu entre 1935 et 1945 en France métropolitaine.
Cependant on voit une reprise après celle-ci, mais les 400 machines achetées en 1945 devraient suffire à alimenter les nouveaux bureaux à équiper jusqu’à l’arrivée des machines Sécap.

Graphisme représentant les bureaux vus équipés et l’approvisionnement en machine Daguin.
Il faut relativiser ce tableau, sachant qu’une petite partie des machines achetées partiront dans les départements hors métropole.
De plus les machines des grands bureaux remplacées par des machines plus performantes pourront être réattribuées à des bureaux moins importants.



Les Daguin au bord de la Méditerranée

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Méditéranée

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France : Compagnie des Messageries maritimes. Carte des itinéraires des lignes de la Méditerranée et de la mer Noire.


 

(1) L’oblitération mécanique, par Yvon Nouazé.

(2) AS.CO.FLAM.ES N°153 Hors-Série, en mars 2018.

Merci à Laurent Bonnefoy qui m’a permis d’affiner ces chiffres.

* A ce jour, (dernière mise à jour mars 2024).

 


Création : mai 2020