Oblitérations période type SAGELa Poste, Traçabilité ?.

(Envoyé à Rodolphe Pleinfossé de l'U.M. en juin 2015).

 

Et si certaines villes avaient trouvé une solution pour retrouver le préposé oblitérant les timbres*.

 

 

L’Administration des postes a fréquemment rappelé certaines règles concernant le marquage des timbres-poste.

Prenons par exemple cette information dans le bulletin mensuel des postes d’avril 1875 :

 

Lors de cet appel, la poste utilisait le « losange GC » dit timbre oblitérant, pour annuler les timbres, le timbre à date était normalement utilisé pour marquer le pli.

En mars 1876 dans le même bulletin mensuel des postes, une instruction va supprimer l’utilisation des « losange gros chiffre », l’oblitération se fera avec le timbre  à date sur le timbre directement, et aussi sur le pli.

Dans ces informations, l’administration en profitera pour rappeler l’importance de la netteté des empreintes des timbres à date.

Il y est écrit que ceux qui failliraient, s’exposeraient à des mesures de sévérité…

L’administration ne souffre pas des abus concernant le matériel oblitérant, voir les quelques lignes dans le bulletin de novembre 1876 :

En mars 1877, sans doute dû à l’accroissement des correspondances, et aussi à l’emploi exclusivement des timbres à date pour annuler les timbres-poste, l’administration émettra la note suivante :

Il est précisé qu’un justificatif serait nécessaire si la période de renouvellement est plus courte que les 4 années définies.

 

En aout 1877, une nouvelle fois, la recommandation tombe !

 

Et en avril 1878, encore une fois !

 

« Ils sont avertis que l’Administration userait de sévérité vis-à-vis de ceux… »

Une nouvelle fois, cependant il faut trouver les « fautifs » et dans un bureau ou plusieurs personnes font le même travail, comment différencier un agent d’un autre…

En septembre 1880, on retrouve une recommandation.

 

En aout 1882, il est précisé que toute nouvelle négligence sera sévèrement réprimée.

On peut y lire :

Au moyen des parts des facteurs, des pièces de comptabilité et autres documents de service qu’ils reçoivent des bureaux de leur département, les directeurs peuvent se rendre fréquemment compte de l’état d’entretien des timbres à date.

Alors ma théorie est-elle improbable ?

Chaque jour les blocs dateurs sont mis à jour, et frappés sur un document pour vérifier l'état du timbre à date, voici déjà un élément de suivi.

 

Voici un exemple :

Les marques postales différentes, utilisées simultanément.

Le mystère des multiples oblitérations dites « Type 18E (type 20) ».

L’exemple le plus flagrant en est pour la ville de Clermont-Ferrand.

Dennis Lavarack sortira en 1967 sa «Nomenclature des bureaux de poste français 1876-1899 ».

Il y indique que l’accroissement du volume du courrier nécessite une augmentation du nombre de postiers et donc de cachets.

Ainsi il prend exemple sur Clermont-Ferrand, qui y a utilisé simultanément sept variétés du cachet type 17 bis (type 18).

Simultanément est le mot ! La lettre présentée possède bien sur le recto une de ces oblitérations, mais au verso une deuxième marque postale est présente.

Ainsi on peut constater que le timbre à date du verso n’est pas le même !

Légèrement plus grand, 23.5mm au lieu de 23mm pour celui du recto, présent à droite, et le diamètre du cercle intérieur fait 14.4mm pour celui de gauche, (verso de la lettre), et 14mm pour celui de droite.

C’est surtout par l’étoile que l’on peut différencier du premier coup d’œil ces deux oblitérations.

Alors pourquoi ces petits signes distinctifs ?

Pourquoi pas une sorte de traçabilité ? Afin de savoir qui est l’auteur de l’annulation des timbres en analysant la marque postale.

Ici un employé a marqué les timbres lors de la 4eme levée, puis un autre lors de la 7eme levée ?

Est-ce plausible ?

 

D’autres villes ont utilisées ce genre de timbres-à-date dans la période du type Sage.

Je pense à LA FERTE-S-JOUARRE, BELFORT-FAUBOURG DES ANCETRES  (3 oblitérations), CHATEAU-LA-VALLIERE, MONTREUIL-BELLAY, St LAURENT de CHAMOUSSET, (2 oblitérations) et sans doute d’autres…

La Ferté sous Jouarre, moins de 5000 habitants dans la période qui nous intéresse.

-          Château la Vallière, 1300 habitants environ.

-          Montreuil-Bellay, 2000 habitants.

-          St Laurent de Chamousset , 1700 habitants.

Clermont-Ferrand et Belfort étant dans une autre catégorie avec 50000 habitants environ.

Ces oblitérations se rencontrent de 1878, pour les premières, et bien au-delà de 1900 pour certaines.

 

L’instruction de mars 1877 permettait de changer les timbres à date dès 4 ans d’utilisation, entre 1878 et 1884, date du remplaçant, le type A, c’est 6 ans, soit une possibilité de 2 renouvellements avec les multiples utilisations…

 

Plus tard, toujours pour Clermont-Ferrand,  on peut voir des A1 de 1885, puis des A2 jusqu’en 1901, sans pour autant y avoir de changement dans la transcription.

Cette période est pourtant plus longue, près de 16 ans, et malgré l’augmentation du trafic,  les renouvellements respectent les mêmes caractéristiques.

Même si dans la période des type A existent aussi CLERMONT-FERRAND en entier :

Pour ma part, n’étant pas un spécialiste des timbres à date de Clermont-Ferrand, j’ai recensé 8 timbres à date du type 18.

Voir tableau avec dates rencontrées (Ces dates peuvent aisément être complétées) :

 

Quelques représentations :

Première date rencontrée, juin 1876 pour le type 18, jusqu’à la moitié de l’année 1877 le type 17 était encore le plus couramment utilisé.

CLERMONT-FERRAND  PUY-DE-DOME

En 1877 CLERMONT-FERRAND  PUY-DE-DOME

En 1879 CLERMONT-FERRAND  PUY-de-DOME

C’est à partir de 1880 que l’on rencontre le type 18E à Clermont Ferrand, avec 2 types d’étoiles :

CLERMONT-FERRAND  *PUY-DE-DOME*

Avec une étoile à cinq branches sur le deuxième type.

 

CLERMONT-FERRAND  *PUY-de-DOME*

Avec une étoile à cinq branches sur le deuxième type, vu dès janvier 1880.

Vu le T19 en 1886 : CLERMONT-FERRAND  PUY-DE-DOME

Si le type adopté dès 1884 est bien le type A, celui présenté ci-dessus doit pouvoir se trouver sur des lettres avant cette date, vu jusqu’en 1896, ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas de pli ultérieur à cette date.

Idem pour ce type 19 orthographié ainsi : CLERMONT-Fd  PUY-DE-DOME

 

Pour finir cet extrait dans "Les estampilles postales" de Stéphane Strowki à propos des oblitérations Chargements de Paris :
"On remarquera qu'au cours de sa transformation, cette marque a perdu les chiffres latéraux qui encadraient le mot Paris et qui désignaient, par leur numéro de classement, les agents par qui la lettre était manipulée."
C'est plus clair que des marques de différenciations...

 

Evidemment tous les type 18E ne sont pas concernés ainsi une ville ayant un seul employé n'a pas besoin de marque de différenciation.

D'ailleurs cela ne concerne pas uniquement le type 18E (avec caractère séparateur de la ville et le département, plutôt utilisé pour séparer plus lisiblement ces deux éléments, donc principalement pour les lieux, ou les départements ayant beaucoup de caractères) mais tous les type 18 en général.

Lorsque le matériel créé un timbre à date, j'imagine qu'une demande en bonne et dû forme est effectuée.

Je serait bien surpris qu'aucune épreuve ne soit réalisée, étant dans l'imprimerie, chaque cliché est conservé pour un éventuel renouvellement.

*Ainsi il est possible que celui-ci pour une raison de suivi, modifie légérement la gravure...